Equipe de France, chronique d’un échec annoncé
L’erreur du 12 Juillet
Le 12 Juillet 1998 : Cette date est gravée à jamais dans la mémoire de tous les français. Un jour sans problèmes, sans races, sans religions, sans opinions, un jour unique où la ferveur de tout un peuple et les performances exceptionnelles de l’équipe de France de football amenèrent à chacun d’entre nous un sentiment de joie, de paix, d’union, de bonheur pur.
Peu de personnes le savent mais le 12 Juillet est aussi paradoxalement la date anniversaire de la plus grande erreur de l’histoire de la Fédération française de football, le jour de la nomination de Raymond Domenech en 2004 au poste de sélectionneur. Cette erreur majeure commise par l’ « Escalettes band » marqua le début du calvaire du football français.
Merci les anciens
Le nouvel entraineur au palmarès « exceptionnel » (Champion de division 2 avec Lyon en 1989) avait donc comme mission de gérer la nouvelle génération prometteuse et de qualifier tranquillement la France pour la Coupe du Monde 2006. Après des débuts calamiteux en éliminatoires, seul un miracle pouvait sauver l’incompétent « boucher ». En France quand on associe football et miracle, un être à mi-chemin entre l’humain et le divin fait souvent son apparition : Zinedine Zidane.
En effet et contre toutes attentes l’ange bleu annonça son retour en Equipe de France le 3 aout 2005. Le cœur de la France du football se remit à battre. Un miracle n’arrivant jamais seul, Zizou précipita dans son sillage les retours des très expérimentés Lilian Thuram et Claude Makélélé. Ces trois fabuleux champions reprirent le contrôle de l’équipe. La France se qualifia de justesse pour la Coupe du monde 2006.
La Coupe du Monde 2006, voilà le seul stupide argument des défenseurs de Raymond Domenech. Si le geste humain d’un dieu en finale n’avait pas eu lieu nous aurions peut-être pu soulever une deuxième fois le plus prestigieux des trophées en moins de 10 ans. Le mauvais coach aurait alors pu réaliser le plus grand hold-up du siècle et se faire passer pour un professionnel compétent.
Mais les connaisseurs et les avertis ne se sont pas fait prendre au piège. Le parcours de la France dans cette compétition est uniquement du au retour des hommes d’expérience, capables de communiquer, de rassembler, de motiver et de montrer l’exemple. Le coach était devenu simple spectateur. Les joueurs en faisaient même abstraction. On ne saurait que trop bien les comprendre. Qui écouteriez vous entre un coach sans palmarès ni expérience ou trois joueurs de génie ne souhaitant réaliser qu’un objectif, gagner la Coupe du Monde ? Les joueurs ont vite fait le choix et nous sommes passés tout près d’un fabuleux exploit.
En revenant, ces trois champions ont contre leur gré, sauver la peau de Raymond Domenech. Le monde entier connaissait l’incompétence de ce coach mais la fédération ne pouvait limoger un sélectionneur finaliste d’une si grande compétition. « Merci » les anciens…
L’après Zizou
Le contesté séléctionneur reconduit pour quatre ans aborde avec les éliminatoires de l’Euro 2008, une période de reconstruction. Il peut compter sur des joueurs talentueux et prometteurs comme Ribéry, Gourcuff, Lloris, Benzema, Diarra, etc… Il a la chance de disposer d’une nouvelle génération que tout le monde nous envie déjà. Malheureusement, sa si faible crédibilité au près des joueurs, ses choix tactiques aberrants et sa communication catastrophique ne permettront pas à ce nouveau groupe de se souder et de former une vraie équipe. Raymond Domenech arrivera en deux ans seulement, à réduire à néant le travail de la génération précédente. Les rassemblements de l’équipe de France ne sont plus des moments privilégiés où les sélectionnés donnent tout pour leur patrie et leur maillot, mais des rendez-vous mondains où les nouvelles starlettes du ballon rond se retrouvent pour s’amuser, sortir et plus si affinités… sous l’égide d’un guignol qu’ils n’écoutent même plus.
Après s’être qualifié sans gloire pour l’Euro 2008, Domenech se montra comme à son habitude confiant et arrogant. Cette compétition marqua la fin des croyances et des valeurs du football français. Le sélectionneur en désaccord permanent avec la totalité de ses joueurs et la France entière persista dans ses choix. Mais cette fois-ci il n’y eu pas de miracle. Un 0-0 contre une faible Roumanie, un 4-1 contre les Pays-Bas (plus lourde défaite en compétition officielle de la France depuis 1968), et une humiliation finale 2-0 contre le meilleur ennemi italien : c’est le bilan honteux d’une équipe de France emmenée par Raymond Domenech.
Au sortir du dernier match contre l’Italie la peine immense des français est un peu compensée par l’imminente démission évidente du fautif numéro 1 qui devait suivre. Nous attendons tous les excuses et le retrait du « plus mauvais sélectionneur de l'Euro » selon le Times et d’autres journaux européens.
Mais ce 17 Juin 2008 à 22H45 en direct sur M6, et devant des dizaines de millions de téléspectateurs le sélectionneur ne s’excuse pas une seconde et ne parle même pas de démission. Pire cet homme sans honneur, profite de cet instant douloureux pour demander sa compagne Estelle Denis en mariage ! A cet instant précis, le mauvais tacticien devenait légitimement l’ennemi public numéro 1. Le lendemain le monde entier attend son licenciement et ses excuses. Mais la politesse ne caractérise pas Monsieur Domenech et l’intelligence et l’évolution ne sont pas les maîtres mots de la Fédération et des ses instances dirigeantes. En effet dans l’incompréhension générale Raymond est maintenu mais « placé sous surveillance » avec l’arrivée de nouveaux cadres comme Alain Boghossian. Par cette décision Escalettes et la bande des grabataires de la Fédération venaient de porter le coup de grâce au football français, à ses valeurs et au soutien de tout un peuple.
Depuis ce sombre jour, la France ne croie plus à l’équipe de France. Les qualifications pour le Mondial 2010 ne firent que confirmer l’incompétence du sélectionneur et la non-mobilisation des joueurs. Placée dans le groupe le plus facile des qualifications, la France au lieu de survoler les débats, due passer par un barrage miraculeux et une main providentielle pour se qualifier. Domenech a une nouvelle fois eu beaucoup de chance, mais le niveau des bleus, l’absence de confiance dans leur sélectionneur et leur état moral comme physique actuel n’augurent rien de bon et laissent présager d’une Coupe du Monde probablement vite écourtée. Dans son grand malheur, l’équipe de France est néanmoins chanceuse puisqu’elle a hérité du groupe le plus facile avec l’Uruguay, le Mexique et l’Afrique du Sud.
Quelle séléction ?
Après avoir déplacé par arrogance le jour de l’annonce de la sélection au 11 Mai, jour de la Sainte Estelle, Raymond Domenech nous préparerait-il comme à l’accoutumée une ridicule surprise. Qui sera le Chibonda 2006 ou le Gomis 2008 ? Les paris se portent sur des joueurs comme Pedretti, Chalmé ou encore le ridicule Valbuena… Nous le savons, nous ne sommes qu’à l’abri de choix intelligents avec notre très cher entraineur.
Mais malheureusement, le problème ne réside pas dans cette surprise. Le mal est bien plus profond. La sélection ne sera pas facile à faire tant les joueurs sont démotivés, à cours de compétition et confrontés à de graves problèmes. Traitons en détail les cas les plus graves.
Henry, Ribéry, Gourcuff, Gallas, Benzema…
Nous l’aimons tous, il est le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France, il nous a qualifié, mais il ne joue plus au football. Ainsi se résume la triste situation de notre Thierry Henry national. Raymond fera normalement appel à lui, mais malgré le respect qu’on lui porte on est en droit de se poser la question de savoir si ce dernier à le niveau pour jouer dans une grande compétition internationale. Le talentueux coach du FC Barcelone ne l’a même pas fait rentrer contre l’inter de Milan alors que son équipe était menée 3-1 à la 65ème minute de jeu. Les doutes sur son niveau de jeu sont bien réels. Ce grand champion arrivera t-il a revenir à niveau ? Tout simplement le pourra t-il ? Rien n’est moins sûr. Il ne nous reste qu’à l’espérer.
Franck Ribéry était un des seuls français qui permettait au public de croire et d’aimer encore un petit peu cette équipe de France. Ce n’est désormais plus le cas. Cette année il n’a presque pas joué et le scandale qui vient d’éclater ternira à jamais son image de petit gars du nord attaché aux valeurs religieuses et familiales. En effet, avec ses petits amis de débauches Govou et Benzema, Franck est entendu dans une affaire de proxénétisme dans laquelle il vient de reconnaitre avoir eu des rapports avec une prostituée mineure. Une prostituée de 16 ans qu’il faisait venir spécialement en Allemagne. Choquant, surprenant et désespérant de la part du sympathique et talentueux joueur du Bayern de Munich. Cette affaire pénale pourrait valoir aux trois compères de ne pas pouvoir être sélectionnés pour cette Coupe du Monde. Une chose est sûre, cette histoire fait tomber en flèche la cote d’amour de l’équipe de France qui était déjà bien basse. Criminels et héros sont deux mots qui vont souvent très mal ensemble.
Parmi les seuls français encore un peu respectueux de leurs supporters et des valeurs du football français se trouvent William Gallas et Yoann Gourcuff. Le premier s’est blessé il y a peu et fera tout pour être opérationnel pour le grand événement. Espérons qu’il se rétablisse rapidement et qu’il puisse être à 100% le 11 juin. Le second va bien mais c’est son niveau de jeu actuel qui inquiète. Auteur d’une saison 2008/2009 exceptionnelle, le jeune prodige bordelais réalise en ce moment une fin saison calamiteuse. Prions ensemble dès maintenant pour qu’il retrouve son talent, son envie et son efficacité.
Karim Benzema : beaucoup croyait en cet ancien joueur lyonnais aux qualités footballistiques indéniables. Parti au Real Madrid pour 35 millions d’euros, les français comptaient déjà énormément sur la star annoncée du football européen. Mais le talent de Karim n’a d’égal que sa stupidité et son manque d’éducation. En effet, écarté très rapidement de l’équipe type du Real, le survendu attaquant madrilène a montré cette saison ses limites. Pour être un grand joueur il ne suffit pas de courir vite et de frapper fort, il faut aussi penser, réfléchir, écouter et respecter les valeurs du football. Quatre choses que cet individu à l’orgueil déplacé n’a pas comprises.
Pire que son arrogance, celui qui part en vacances avec Rhoff a déclaré en septembre dernier qu’il « n’avait pas envie de tout donner » au sortir du match contre la Roumanie. Comment croire désormais à la motivation de ce « sale gosse » du football moderne ?
La forme, l’envie et l’implication de ces différents joueurs n’inspirent pas confiance et prédisent une Coupe du Monde catastrophique. Mais malheureusement, ce n’est pas tout. D’autres éléments viennent encore baisser les chances déjà biens basses de l’équipe de France dans cette compétition.
Préparation et compétition
Nous passerons rapidement sur les choix discutables de l’intendance au sujet des hôtels ou des déplacements en Afrique du Sud. Le plus important réside dans les choix des matchs amicaux de préparation. La France affrontera le Costa Rica, la Tunisie et la Chine, histoire de se frotter au « très haut niveau » pour être fin prête pour la compétition. L’équipe de France ne pourra donc pas évaluer son réel niveau pour se rassurer ou pour au contraire réagir. Les deux dernières fois qu’elle a pu le faire c’était face à l’Argentine et à l’Espagne. Nous avions perdu ces deux matchs 2-0 à domicile en étant dominés dans tous les compartiments du jeu. Inquiétant, très inquiétant…
Par chance, nous sommes tombés dans le groupe de très loin le plus facile (Uruguay, Mexique, Afrique du Sud). Il est vrai que la qualification ne devrait pas poser de problèmes à une équipe de France motivée, mais nous avons démontré tout au cours de cet article que nos joueurs eux-mêmes n’avaient pas cette motivation.
Ce qui devrait être un tour de chauffe s’annonce presque comme un mur infranchissable. Que ferons-nous face aux uruguayens motivés et physiques, face a la grinta et a la technique mexicaine ? Avec quelles armes combattront nous une Afrique du Sud soutenu par un peuple tout entier qui jouera surement sa qualification sur ce dernier match de poule ? Sans envie et sans ferveur populaire nous ne gagnerons pas ces matchs. Aujourd’hui l’envie est inexistante et l’engouement populaire au plus bas.
Les optimistes diront que dans les moments ou tout est contre vous, il se passe des choses inexplicables qui permettent de se surpasser et de réaliser des exploits. Cette théorie est parfois vraie. Mais pour que cela se produise il faut une chose que cette équipe n’aura jamais, la solidarité. Cela nécessite des meneurs d’hommes avec à leur tête un chef d’orchestre respecté de tous. Inutile de vous dire que malheureusement ce n’est pas le cas.
Notre seul espoir réside de nouveau dans un miracle, mais depuis 2006, les dieux du football semblent nous avoir définitivement quitté…
J.M.